Le démontage et le réemploi de l’acier dans la construction métallique : une question d’avenir
Dans l'industrie de la construction, le bilan carbone de l’acier a souvent mauvaise presse. C’est sans compter la capacité remarquable de ce matériau à être recyclé et réemployé ! En effet, les ferrailles et les métaux sont recyclables à l'infini, et ce, sans perdre leurs propriétés. Une structure en acier peut aussi être démontée puis réutilisée, à la façon d’un mécano géant. Zoom sur les bénéfices du démontage et du réemploi de l’acier dans la construction métallique.
Qu’est-ce que le réemploi d’un matériau de construction ?
Dans un contexte d'urgence écologique et de raréfaction des ressources, l'adoption d'une économie circulaire s’impose comme une nécessité. L’objectif étant de se détacher du modèle de consommation linéaire « acheter ⇾ consommer ⇾ jeter ».
Dans le secteur du BTP, cette transition se concrétise notamment grâce au réemploi des matériaux. Cette démarche permet de réduire :
- le recours aux ressources naturelles tarissables ;
- et la quantité de déchets produits.
En clair, le réemploi dans le BTP, c’est tout simplement le fait de donner ou de vendre à un tiers un produit ou un matériau pour lui offrir une seconde vie.
Les 4 raisons d’initier une démarche de réemploi et de démontage de l’acier
Les avantages du réemploi de l’acier sont nombreux : économique, écologique, pratique…
1. La réglementation relative au réemploi des matériaux
Réemployer les matériaux est avant tout une question de respect de la loi. En effet, diverses réglementations, à différents niveaux (européen, national, local), encouragent, voire rendent obligatoire, l’utilisation de matériaux issus du réemploi.
Parmi elles, on compte :
- la législation européenne sur la gestion des déchets ;
- la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC) ;
- et les plans régionaux de prévention et de gestion des déchets (PRPGD).
2. Une démarche écologique
L’acier étant extrêmement polluant à produire, son recyclage, mais aussi son réemploi, sont des solutions de décarbonation efficaces.
L’impact carbone de la filière de l’acier
Selon les chiffres de la DGEC*, en 2017, les émissions de CO2 de l'industrie sidérurgique ont atteint 19 millions de tonnes de CO2, ce qui représente environ 4 % des émissions totales en France cette année-là.
Qui-plus-est, le bilan carbone d'une tonne d'acier produite en filière classique est estimé à 1,8 tonne de CO2eq, contre 0,5 tonne de CO2eq en aciérie électrique**.
Comment expliquer de tels chiffres ? En réalité, la principale source d’émissions dans le processus de production d’acier est relative à la phase d’ajout du charbon dans le haut fourneau pour fondre le minerai de fer.
Décarboner grâce au réemploi de l’acier
Heureusement, non seulement le métal est recyclable à l’infini sans perdre ses propriétés, mais en plus, il est facilement réutilisable.
D’un point de vue environnemental, le réemploi de l’acier permet :
- d’utiliser moins de ressources naturelles épuisables ;
- de diminuer les émissions de carbone en prolongeant la durée de vie des matériaux et en réduisant les procédés de fabrication ;
- de choisir des matériaux de réemploi locaux pour réduire les émissions de CO2 dues au transport ;
- et de diminuer les émissions de gaz à effet de serre lors du traitement des déchets.
3. Le réemploi de l’acier, une solution économique
Réemployer l’acier local, c’est aussi optimiser la logistique et réduire considérablement les coûts liés au transport de matériaux. Sans compter que cette approche contribue également à réduire l'empreinte carbone du projet de construction.
L’acier issu du réemploi peut être obtenu à un coût plus attractif que son homologue neuf, tout en offrant des performances équivalentes. Résultat : les coûts sont amoindris et les ressources sont gérées de manière responsable, en participant à l’économie circulaire.
Enfin, choisir de l’acier de réemploi dans une construction peut être valorisé par l'obtention de certifications ou de labels environnementaux. Pensons notamment à la certification HQE, à la démarche QBDF ou encore aux labels E+C-, BBCA et Circolab.
Ces attestations témoignent de l’engagement du projet de construction dans une démarche durable et circulaire, renforçant ainsi sa crédibilité et son attractivité sur le marché.
4. La démontabilité pour réduire l’emprise au sol
Les constructions métalliques sont faciles à démonter, cela fait en quelque sorte partie de leur ADN. L’avantage ? Les bâtiments peuvent être déplacés selon les besoins, pour réintroduire des espaces verts, par exemple.
Mieux encore : une charpente métallique peut tout à fait être transformée pour s’adapter aux nouveaux besoins !
Ces principes sont applicables à tous types de constructions : parkings, bureaux, surfaces commerciales, etc.
La construction métallique : l’idéal pour le réemploi des bâtiments
La structure en acier, ce mécano géant
En Europe et en France, les structures métalliques sont assemblées avec des boulons, à la manière d’un mécano géant. Alors, plutôt que de les recycler, la réutilisation des structures ou des pièces pour d'autres usages est une solution bien plus évidente. Surtout que les éléments métalliques étant facilement démontables, ils sont aussi aisément transportables.
En outre, chaque pièce fait l’objet d’une traçabilité informatique, ce qui permet sa récupération et son stockage après démontage. Cela favorisant ainsi son réemploi sur un autre chantier.
La flexibilité du bâtiment métallique
Dans le domaine de l'architecture et de l'urbanisme, il y a actuellement de nombreuses discussions sur la possibilité de changer l'usage des structures et des bâtiments. Cette approche évite la démolition et la reconstruction, ce qui réduit considérablement les émissions de CO2.
En effet, 80 % des constructions métalliques démolies ne présentent pas de problème structurel, mais seulement fonctionnel. Cela conduit à repenser la conception des bâtiments pour favoriser leur flexibilité et leur adaptabilité. L'acier, grâce à son poids plume, rend plus aisées les surélévations et les extensions, sans nécessiter de coûteuses reprises en sous-œuvre.
Sa faible emprise au sol et ses longues portées offrent la possibilité de libérer de l'espace et ainsi de gagner des mètres carrés précieux. Les systèmes constructifs modulaires en acier permettent également de séparer les éléments porteurs, facilitant ainsi la reconversion des bâtiments.
Chez Georgeault, nous avons à cœur d’inscrire la construction de bâtiment en charpente métallique dans une économie circulaire. Nous portons une attention particulière au recyclage et au réemploi de nos matériaux sur nos chantiers de construction, dans une démarche écoresponsable.
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